31/01/2009

Liberté Bis : un exemple pratique?

Pour commencer, je vais donner deux liens, dont le contenu et les commentaires vont me servir de base ici. Tout d'abord, ce post initiateur d'empilpoe sur la liberté, où nous avons pu débattre pendant quelques instants, et confronter nos interprétations personnelles de ce mot magique. Ensuite, ce post d'éric, aka. Oh!Rocks, qui est une réponse au poste d'emilpoe...vivent les chaînons :p . Il est intitulé Liberté : bis, et c'est plus précisément à la suite de ce post que je vais tenter de m'exprimer, en essayant, une fois n'est pas coutume, de construire mon billet. Ca me changera. Ce billet est un peu moins théorique que les précédents, je pense. Bref.

Je vais placer sommairement le décor. Je suis nantais, étudiant dans une école par là bas. Match de basket jeudi après midi, on avait besoin de traverer la ville. Manifestations, grèves, on est bloqué, rien de bien grave... Bref, je me retrouve à faire des achats, en pleine manifestation. Toujours rien de bien grave. Ca m'a rappelé des choses, dans l'autre capitale bretonne... et jen ai profité pour ouvrir les yeux et les oreilles, et pour faire marcher le cerveau. Du moins ce qu'il en reste. Et je me suis demandé : la manifestation, en général, est-elle un exemple pratique de l'expression de la liberté?

J'en arrive donc au billet d'oh!rocks. Supposons que, d'une manière ou d'une autre, les expressions populaires de ces derniers jours, et celles à venir, soient en mesure de remettre en cause les politiques appliquées par les hautes sphères sur le reste du peuple/pays. On pourrait qlors parler de mouvement aux actions "lourdes de conséquences". Ces solutions, manifestement "contre-productives" (Nantes a été à motié paralysée, et puis j'ai pas pu jouer mon match :p), ont en effet un pouvoir, qu'il serait incohérent de négliger. A travers ces manifestations, c'et donc l'expression d'un rejet qui s'est matérialisée sous mes (nos?) yeux. D'une certaine façon, les manifestants luttaient contre les restrictions que leur impose l'organisation sociale dans laquelle ils vivent. D'une certaine façon, ils protégeaient leurs libertés. Mais plusieurs questions se posent alors.

Tout d'abord, la cohérence des actions à l'intéreur même du cortège. Juste après mon arrivée, j'ai pu voir une belle voiture, genre mercedes, décapotable, dans laquelle étaient gonflées deux marionnettes représentant le couple présidentiel. Et là, comble de l'ironie (à mon sens, tout du moins), une douzaine de gardes du corps protégeaient le véhicule des véhémences des manifestants, qui visaient, vous vous en douter, la marionette de notre président. Je me demande ce que cette voiture faisait là, personnellement... je n'arrive pas à comprendre qu'on ait imposer aux manifestants ces hommes en noir... Après tout, la manifestation était un exutoire... et y'a un gars qui s'est fait défoncer...

Ensuite, j'ai pu tendre l'oreille en fendant la foule. Etant quelque peu aux faits de l'actualité, j'avais déjà eu vent des craintes, parfois justifiées, parfois non, des fonctionnaires qui remplissaient le cortège. Le fonctionnariat étant plus protégé, d'une certaine façon, les fonctionnaire prenait la parole pour le peuple, sans trop risquer leur situation. Ce qui a donné un représentant pour 60 français, en moyenne. Pas mal. Y'avait pas que des fonctionnaires ;) . Et les discussions allaient bon train, pouvoir d'achat, crise, banques...

Cependant, dans la foule, j'ai trouvé des discours stéréotypés, souvent incohérents, reflétant des compréhensions partielles ou biaisées de la "réalité". Les gens qui manifestaient ne semblait pas toujours conscient des messages qu'ils devaient porter. Pire, j'ai eu l'impression que le cortège n'hébergeait pas la notion de liberté d'expression. Autrement dit, les messages étaient initiés par les centrales syndicales, qui, à travers leurs rouages de communication, les avaient transmis dans l'ensemble du cortège. Il subsistait un carcan. Et, dans une certaine mesure, j'ai pu appréhender un peu mieux le discours d'emilpoe. En se battant pour ses libertés, le groupe ne laissait pas ses membres exprimer librement leur pensée. Ou, pour être plus juste, le groupe exerçait une pression assez forte sur ses membres pour que les pensées soient stéréotypées.

Pour finir, je n'ai pas ressenti de tolérance envers l'existant, ce qui est fait, ce qui a été fait. La contestation était plutôt stérile. Hélas, pas de constructivisme. Je pense, peut-être à tort, que pour qu'un groupe vive en bonne intelligence (en clair, pour qu'on se tape pas dessus sans arrêt), la tolérance est un facteur essentiel. Les libertés (la Liberté)? semblant être des critères individuels (dans le sens où les organisations sociales exercent des pressions visant à les réduire), il est important que chacun mette en exergue sa capacité à écouter et comprendre le reste du groupe, à la fois comme groupe, mais aussi comme ensemble d'individu. On ne peut pas être individualiste au point d'être agoraphobe. Mais considéré le groupe comme une entité supérieure à l'individu est aussi dangereux. C'est pire que de la thermodynamique. Je ne vois pas, ici, le point d'équilibre ;)

La liberté c'est un peu, de temps en temps. Ben c'était pas jeudi après midi.